samedi 10 octobre 2009

14/ Difficulté de l'alimentation crue: la marginalisation

La pire des choses qui puisse se passer si vous pratiquez une alimentation totalement crue (sans faire d'exception), c'est que vous soyez rejeter d'une façon ou d'une autre par les autres.

Pour ma part, j'ai constaté que, parfois, lors de nouvelles rencontres, les personnes préféraient mettre de la distance avec moi dès qu'elles apprenaient que je ne partagerai jamais le contenu de leur repas avec elles.

Je n'en ai jamais souffert. En effet, ce genre de personne ne m'intéresse pas et je ne désire pas leur compagnie. Je préfère tellement les gens ouverts d'esprit !

Par contre, je n'ai jamais vécu de rejet de la part de personnes que je connaisse déjà. Toutes ont accepté relativement facilement que je change mon mode d'alimentation.

Mais bien que mon entourage ait accepté que je m'engage dans cette démarche alimentaire novatrice, j'ai pu sentir tout de même parfois une forme de marginalisation.

En effet, même si vous êtes très habile pour faire accepter par les autres votre nouvelle façon de vous nourrir, vous devrez faire face à deux réalités auxquelles vous ne pourrez échapper:

- vous ne partagez plus désormais le plat cuisiné préparé pour le repas pris en commun, donc vous sortez automatiquement d'un espace de partage.

- vous devenez différent des autres.

Vous pouvez donc entretenir les mêmes relations que par le passé, mais vous sentir marginal au sein des personnes que vous fréquentez, simplement parce que vous prenez conscience de cette différence.

He oui, pas besoin d'être rejeté par les autres pour se sentir marginalisé. Il suffit de se sentir différent.

Ceci dit, selon votre personnalité, vous pourrez vivre le fait d'être différent positivement ou négativement:

- vous pouvez être heureux, voir fier, de ne pas faire comme tout le monde, surtout si vous pensez que manger cuit est une erreur, et manger cru, naturel et sain.
- vous pouvez au contraire vous sentir isolé alors même que vous êtes en groupe, souffrir de ne pouvoir partager votre expérience avec les autres, et réaliser avec dépit que ce qui vous paraît si important, n'intéresse en fait personne d'autre que vous-même: bref, vous vous sentez marginal ...

Je ne cite que deux exemples opposés mais beaucoup de cas de figures intermédiaires sont possibles.

En ce qui me concerne, j'ai plutôt un tempérament d'outsider, donc cette nouvelle façon de manger me va comme un gant ...

Néanmoins, mes diverses expériences m'ont amené à penser que pour pouvoir pratiquer ce type d'alimentation tranquille, il était plus simple pour moi de:

- faire profil bas: je mentionne brièvement que je mange différemment juste lorsque c'est nécessaire.
- éviter de m'étaler sur le sujet: en général personne ne s'intéresse au crudivorisme. Pour susciter l'intérêt, il vaut mieux parler de recettes de cuisine !
- lorsque je sens qu'une personne est hostile vis à vis de moi par rapport à ma façon de manger et si elle me pose des questions que je ne ressens pas comme amicales, je réponds de façon la plus évasive possible, et la plus courte possible: il est nécessaire de ne surtout pas entamer un dialogue de fond. En effet tous les arguments que je peux apporter alors, surtout si ils sont pertinents, ne font que générer du conflit et exacerber l'hostilité.
- si une personne me pose des questions sans être hostile, mais ne me paraît pas réellement ouverte d'esprit, ni vraiment intéressée par le sujet, je reste très superficiel: inutile de dire quoi que ce soit qui puisse m'en faire une ennemie ...

Bref, je suis le dicton: pour vivre heureux, vivons caché !

Ceci dit, heureusement que tout le monde n'est pas comme moi: il faut bien que certains aient l'envie, le don, la personnalité pour répandre l'idée de revenir à une alimentation crue. Si cela n'avait pas été le cas, je n'aurais jamais entendu parler du "manger cru" et n'aurais jamais eu l'idée de le pratiquer.


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2 commentaires:

  1. CAROLE RAYNAL4 mai 2010 à 16:59

    dans quelle ville es-tu ?
    je suis en train de redécouvrir l'alimentation crue, que j'avais crue, instinctivement, il y a 10 ans, la meilleure.
    Hélas, au gré du hasard, j'en ai été détournée, sur une simple condamnation arbitraire d'un adepte de la macrobiotique et ses légumes bouillis sans saveur... Quelle perte de temps et de vitalité...
    Alors que tout mon corps réclamait de la simplicité.

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