dimanche 4 octobre 2009

11/ Difficultés de l'alimentation crue: fruits sélectionnés et boulimie

Les difficultés à pratiquer une alimentation crue instinctive sont très nombreuses et souvent insurmontables.

A/ UNE SELECTION MULTIMILLENAIRE DES FRUITS

Depuis plusieurs milliers d'année les hommes mangent cuit.
Le plaisir est devenu automatique : les aliments cuits sont bons, quelque soit les besoins réels du corps.
L'aliment naturel, cru, n'est lui pas aussi facile: il peut être bon, mais aussi repoussant par moment.

C'est ce que Guy-Claude Burger appelle l'« arrêt instinctif »

On peut aussi utiliser le terme " alliesthésie " qui est plus général: il signifie dans le contexte de l'alimentation que les goûts, les odeurs et la consistance des aliments sont perçus de façon différente par le même individu selon l'état de son organisme.

Les aliments cuits génèrent une alliesthésie généralement faible.

Les aliments crus génèrent des alliesthésies beaucoup plus marquées.

Mais depuis des millénaires les hommes ont sélectionné les fruits afin qu'ils soient consommables avec plaisir, quelque soient les besoins du corps.

Bien sûr on peut encore trouver certaines variétés de figues, par exemple, qui finissent, si on insiste un peu, par provoquer des brûlures si graves dans la bouche, qu'il est alors impossible de manger quoi que ce soit d'autre pendant des heures.

Il est donc encore possible à notre époque de manger des fruits qui proposent un "arrêt instinctif" infranchissable.

Mais pour la plupart des fruits modernes, non seulement la barrière instinctive est absente, mais il ne reste quasiment plus aucun signal gustatif qui incite à la modération.



B/ LES CONSEQUENCES: BOULIMIE, DESEQUILIBRE, CARENCE, INFLAMMATION ...

Pour la pratique de l'alimentation crue instinctive, le problème des fruits sélectionnés est très important.

Il est très facile de sombrer dans une boulimie de fruit qui induit une surcharge quasi permanente aux conséquences très néfastes:

Non seulement l'excès de fruits provoque des déséquilibres probablement acido/basique ou autres, mais en plus des aliments comme les légumes sont délaissés et il existe alors un danger (sur le long terme) de carences.

L'expérience montre que les excès dans les fruits provoquent aussi des inflammations chroniques. Un des symptômes peut être des saignements de gencives, ou des sensations de brûlures dans les intestins.

Le problème avec la sur-consommation de fruits c'est qu'il induit une insatisfaction générale, une frustration, et des sensations digestives désagréables qui vont pousser encore plus à la sur-consommation: lorsque l'on sent une indisposition digestive, il est possible de couper cette sensation en mangeant encore plus !

On peut donc rentrer dans une boulimie extrêmement profonde (pour mon cas, j'ai mangé jusqu'à 7 kg de fruits par jour).

La relation avec la nourriture devient perverse.



C/ TOLERANCE

Il y a là un phénomène de cercle vicieux, dont il est très difficile de sortir: même si on souffre de la boulimie, il y a néanmoins une atténuation de la sensibilité, un phénomène de tolérance qui s'installe par rapport à la surcharge alimentaire.

La sur-alimentation est certes une agression pour l'organisme, mais comme cette agression est répétée régulièrement, le corps n'envoie que des signaux relativement faibles pour signaler que l'ingestion de l'aliment est préjudiciable.

On entre dans la situation suivante: on est jamais vraiment très bien, mais c'est supportable.

Le niveau de plaisir gustatif est moyen, mais à peu près égal à ce l'on dont on avait l'habitude avec les aliments cuits.

A court terme, les inconvénients de cet état restent relativement minimies:
- ballonnements
- lourdeurs digestives
- flatulences
- somnolence

Et par contre, les tentatives pour sortir de la surcharge sont extrêmement difficiles à vivre:

- obsession de la nourriture
- sensation de fringale terrible
- éventuellement démangeaisons dans tout le corps
- impossibilité de dormir
- irritabilité
...


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8 commentaires:

  1. Hé mais quel chouette blog! Ce qui serait intéressant c'est de citer le nom de la variété de figue à l'arrêt instinctif prononcé. Ou d'évoquer ou on peut la trouver (pour aller prendre une bouture :)
    Krwoox

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  2. En fait j'étais en déplacement dans le Var, à Fayence. Voilà la localisation. Pour le nom de la variété, je ne sais pas.

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  3. Ce n'est pas une variété particulière, c'est juste un effet naturel de la consommation 'excessive' de figues fraîches (j'en sais quelque chose !) cueillies un peu avant leur maturité réelle (en principe, une figue n'est vraiment mûre que quand elle est fripée et commence à se dessécher sur l'arbre, généralement on les cueille avant)

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  4. Je suis crudivore et je ne rencontre absolument pas les difficultés que vous décrivez.
    Vous semblez expliquer la boulimie aux fruits par un instinct qui aurait disparu suite à une pratique trop longue de l'espèce humaine qui aurait, de ce fait perdu ses instincts, par mutation génétique par exemple.
    Je ne crois absolument pas à cette théorie. Je suis convaincu que même si vous soumettez une espèce humaine ou animale à des conditions de vie que ne sont pas les sienne originellement il n'y aura jamais adaptation de cette espèce à ces nouvelles conditions. Les Inuites vivant dans le grand nord depuis plusieurs millénaires ne ce sont absolument pas adaptés au froid et à l'alimentation à base exclusive de poissons. Avant que la civilisation ne les atteigne ils avaient une espérance de vie de 25 ans. Aujourd'hui grace au moyen de transport moderne ils mangent désormais des fruits et des légumes et leur espérance de vie est en train de s'améliorer. Ils n'ont donc pas perdu le gout pour les fruits et les légumes.

    Il faut s'imaginer l'homme originel dans sont milieu qui lui est naturel. Il grignotait toute la journée mais ne pouvais jamais surconsommer car tout le temps dérangé par ses prédateurs qui ne devaient pas manquer. Aujourdh'ui par la civilasation l'homme moderne peut manger tout ce qu'il veut sans jamais être dérangé. Si il ne s'impose pas une discipline et bien il se goinfre.
    Bon j'aurai encore beaucoup d'autres choses à dire là dessus mais je n'ai pas le temps.

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    1. je ne parle absolument pas d'un "instinct qui aurait disparu". Je constate simplement que les fruits modernes sont très différents des fruits sauvages. Essayez de manger du raisin "normal" et du raisin sauvage à petit grain trouvé dans la nature et vous verrez qu'avec le raisin "normal", il n'y a quasimment pas de changement de goût, alors qu'avec le raisin sauvage, c'est très net.
      Je crois que soit je me suis mal exprimé dans ce blog, soit vous n'avez pas compris ce que j'ai voulu dire.
      Quand aux "prédateurs" qui ne devaient pas manquer, et bien rien n'est moins certain. Jane Goodall qui a observé les chimpanzés dans leur milieu naturel en Afrique pendant des années dit qu'ils n'avaient pas de prédateurs.
      Il faudrait fouiller un peu et voir si par exemple lions, guépards et autres félins étaient absents de la région où elle a observé ces singes, ou bien si naturellement les félins chassent plutôt des herbivores comme les gazelles.

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  5. Super intéressant, par contre,
    si je peux me permettre les sources scientifique seraient nécessaires...
    Pour ces énoncés par exemple :

    *Non seulement l'excès de fruits provoque des déséquilibres probablement acido/basique ou autres, mais en plus des aliments comme les légumes sont délaissés et il existe alors un danger (sur le long terme) de carences.

    *L'expérience montre que les excès dans les fruits provoquent aussi des inflammations chroniques. Un des symptômes peut être des saignements de gencives, ou des sensations de brûlures dans les intestins.
    (Bon si c'est ton expérience personnel et tes observations, c'est autre chose.)

    Bonne continuité!

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    1. Il s'agit de mon expérience personnelle recoupée avec celles d'autres crudivores.
      Mais en ce qui concerne les carences, il ne s'agit pas d'une observation mais d'une hypothèse.
      Au stade où j'en suis de mes connaissances, il n'existe pas de preuve qu'un régime strictement frugivore soit carencé.
      Le danger dont je parle est hypothétique.
      Mais j'ai eu plusieurs témoignages de crudivores qui me disent que si ils délaissent les légumes ils se sentent moins bien.

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  6. Cela parait cohérent car les fruits peuvent être acide contrairement aux légumes et feuilles qui sont plein de minéraux.
    Il y a aussi peut être un histoire d'équilibre minéraux, par exemple potassium/sodium le potassium étant très présent dans les fruits et le sodium dans les légumes et feuilles.
    Sans parler des détoxination que créé cette alimentation qui peut entrainer une remise en circulation de toxines et acides accumulés dans le corps et créer une auto intoxication et acidification du corps, surtout si les émonctoires ne suivent pas et si il n'y a pas d'apport de minéraux par des légumes qui contrebalancerait cette acidose.

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