lundi 2 novembre 2009

23/ Alimentation crue: consommation de viande et éthique

Ces dernières années, j'ai reçu deux emails un peu agressifs de personnes qui supportaient mal qu'on puisse associer crudivorisme et consommation de viande.

Le crudivorisme est souvent limité à une consommation végétalienne: les produits animaux sont écartés, seuls les végétaux sont consommés.

Si on a l'idée, ou le sentiment, que le crudivorisme est l'alimentation "vivante", alors il peut sembler logique d'éviter les aliments carnés. Ceux-ci proviennent forcément d'animaux morts.
On peut associer au mot viande, le mot "mort", et au mot crudivorisme, le mot "vie". Viande et crudivorisme paraissent alors inconciliables, fondamentalement opposés.

En ce qui me concerne, je n'avais jamais, avant d'avoir reçu ces emails, remis en cause mes habitudes alimentaires carnivores.

Je considérais la viande comme un cadeau de la nature, et un cadeau divinement bon !

Aujourd'hui encore, lorsque je mange de la viande, je n'ai pas le sentiment de consommer un aliment "mort", bien au contraire: je ressens des effets bénéfiques pour mon organisme.

Par contre, j'ai fait le point sur ce que je ressens par rapport aux "meurtres" des animaux. J'en ai eu l'occasion car j'ai tué moi-même une poule, et j'ai participé à plusieurs abattages clandestins de porcs, montons, et même un boeuf.

Apparemment, je dois avoir une âme de chasseur, car l'acte de tuer un animal pour me nourrir me paraît naturel. Tout aussi naturel que, par exemple, cueillir un fruit.

La nature est pour moi comme un jardin qui offre indifféremment des nourritures végétales ou animales.

Voilà ce que je ressens.

Par contre, sur le plan purement intellectuel, je reste indécis. Lorsqu'on aborde le sujet de la souffrance animale, je ne sais quoi répondre.

Et je suis loin d'être insensible aux images comme celles du film "We feed the world".
La séquence suivante, extraite du film, présentent les conditions d'abattage industriel du poulet:
http://www.youtube.com/watch?v=f8cyDeIepCY

Pourtant, lorsque l'acte de tuer est replacé dans un contexte plus naturel, je me sens en accord avec la nature, et avec ma propre nature.

J'ai remarqué que certains films présentent une vie quasi primitive avec une vision analogue à la mienne: certains westerns mettent en scène des indiens d'Amérique ayant une certaine sagesse et un lien profond avec la nature. Leur respect de la nature inclue de ne pas tuer pour le sport ou le plaisir, mais intègre notamment la chasse aux bisons dans leurs ressources alimentaires.

Conclusion: en ce qui concerne la chasse et la mise à mort des animaux, je n'ai toujours pas adopté une ligne de conduite arrêtée. Je suis tiraillé entre mon ressenti et un questionnement intellectuel autour de la souffrance animale.


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