Je retranscris dans cet article l'interview par Frédéric Taddeï de Jean-Paul Demoule fin 2012 à l'occasion de la sortie de son livre.
Jean-Paul Demoule est archéologue et professeur à l’université de Paris I. Il fut président de l’Institut National de Recherche et d’Archéologie Préventive de 2002 à 2008.
Je trouve cette interview passionnante, car elle nous apprend que des choses diverses comme les caries dentaires, le pouvoir, les chefs et les guerres ne sont pas des données primitives de l'être humain, mais sont apparues conjointement avec l'agriculture.
On rejoint donc le sujet de ce blog.
Et d'autre part, l'interview aborde le sujet de la perception de la civilisation gauloise par les historiens du 20ème siècle.
On comprend que l'histoire est l'exemple parfait d'un système de connaissances qui était suffisamment erroné pour aboutir à des totales contre-vérités historiques qui furent (et sont?) enseignées à des générations d'élèves sur les bancs de nos écoles.
Tout ça pour dire: il faut garder l'esprit ouvert et une attitude systématique d'interrogation, sans se laisser aller à la facilité et aux dangers des vérités établies.
( pour savoir si vous faites parties des gens pour qui certaines "vérités" ne peuvent être remises en cause, posez vous la question: puis-je remettre en cause l'efficacité des vaccins ? puis-je remettre en cause l'existence même du virus du sida ? )
Mais trêve de papotages, voilà le contenu de l'interview:
1/ PREMIER THEME DE L'INTERVIEW:
La période des 5000 ans située entre les hommes des cavernes et les gaulois
Au 20ème siècle on connaissait très peu ce qui c'était passé entre -2000 et -7000 ans.
Autrement dit entre les gaulois ( Alésia, Vercingétorix ) et les hommes des cavernes.
Pourtant, au cours de ces 5000 ans sont apparus:
- l'agriculture
- le pouvoir
- la richesse
- la guerre
- les inégalités
- l'idéologie
- la course aux armements
- la monnaie
- les villes
- le luxe
- la pollution
Cette période n'est pas étudiée à l'école.
Dans le primaire, on passe directement des hommes des cavernes aux Gaulois et dans le secondaire on commence avec ce qu'on appelle la civilisation, les grandes civilisations, et ce n'est pas un choix innocent.
Car cela veut que l'on considère que certaines choses sont des données: la ville, l'état, le pouvoir, les rois, les armées, tout cela a toujours existé.
On a un retard grave: tous ces phénomènes ( guerres, sédentarité, agriculture, inégalités...) mériteraient d'être étudiés à fond, et à différents niveaux d'études ( collège, lycée... ). Or, c'est complètement absent.
Tout commence en Irak avec la naissance de l'agriculture, puis ensuite avec les vagues d'immigration vers l'Europe et la France.
Le boom de la démographie est étroitement lié à l'apparition de l'agriculture, expansion continuelle qui a abouti aux 7 milliards d'êtres humains sur terre actuellement.
Cela amène donc à se demander si vraiment l'agriculture était une bonne idée, d'autant plus que cela demande beaucoup plus de travail que la chasse et la cueillette.
On se nourrissait mieux avant l'agriculture.
L'alimentation des chasseurs cueilleurs est plus proche de celle conseillée par les diététiciens modernes.
L'agriculture introduit des changements dans l'alimentation: apparaissent le sucré, le mou et on voit des caries se développer progressivement, que l'on trouve lorsqu'on fouille les tombes.
En ce qui concerne l'organisation sociale, les villages grossissent et les chefs apparaissent.
Il est très intéréssant de constater que les chefs sont apparus au cours de cette période de 5000 ans.
Le chef n'est donc pas une donnée.
Ce n'est pas une donnée biologique comme il y aurait des mâles dominants chez les singes ou chez les rats.
On a des sociétés où les différences sociales ( notamment selon âge et sexe ) sont peu marquées et à partir du moment où toute l'Europe est colonisée par les agriculteurs, c'est à dire vers 4500 ans avant notre ère (J.C.), là on voit vraiment des vrais chefs, des gens qui sont enterrés avec un kilo d'objets en or, alors que d'autres n'ont rien du tout. On retrouve alors le même niveau de différence qu'on a aujourd'hui entre un patron du CAC 40 et un employé, le patron pouvant quitter l'entreprise avec l'équivalent de 9000 années de SMIG en indemnités.
Les inégalités ont commencé à cette période.
On voit que les chefs sont ceux qui sont capables de manipuler l'imaginaire de leurs sujets.
La richesse ne sert pas à avoir des choses très utiles.
Elle sert à fabriquer des objets en or, ce qui ne sert à rien.
On fabrique des dolmens de plusieurs tonnes qu'il faut transporter.
On fabrique des lames en pierres taillées qui étaient fines et très longues, fabrication qui exigait des machines à levier extrêmement complexes et ces lames étaient complètement inutiles, car beaucoup trop fragiles.
Tout cela est relié au rituel de la mort. Et donc les chefs sont capables de faire travailler des centaines de personnes pour leur gloire, pour eux morts, ce qui n'est pas bien utile, et pour leur descendance.
Quand le pouvoir émerge, les représentations qui étaient liées à la sexualité ( statuettes de femmes essentiellement ), passent en second plan au profit de représentations du pouvoir, figurines et gravures sur les roches d'hommes en armes, de soleils, de chevaux, de chars, etc... tout cela apparaît à ce moment là.
Quelle idéologie le chef doit-il adopter pour justifier qu'il a le pouvoir et la richesse qui va avec ?
Quel lien existe-t-il entre les chefs et la religion ?
Faut-il que les chefs aient un lien avec le surnaturel pour être chefs ?
A cette époque là oui: les chefs ont toujours obligatoirement un lien avec le surnaturel.
Pour faire que les gens travaillent pour le chef, on peut les contraindre un petit peu mais cela ne marche pas très longtemps si vous n'avez que cela. Il faut qu'ils y trouvent un bénéfice. Et le bénéfice religieux, spirituel, c'est tout de même ce qu'il y a de moins coûteux à produire. C'est moins coûteux que de les nourrir correctement par exemple.
On sait par les ethnologues et les historiens que les chefs disent toujours qu'ils sont d'origine divine. Les rois français étaient de droit divin. Le pharaon permettaient l'apparition des crues du Nil. Les empereurs du Japon descendaient du soleil, représenté sur le drapeau japonais.
Il faut qu'ils prouvent qu'ils sont d'une autre essence et qu'ils arrivent à en persuader les autres.
Tout cela apparaît à cette époque et se voit dans les découvertes archéologiques.
Mais la question qui reste, c'est pourquoi certains veulent dominer les autres. Et pourquoi les autres acceptent d'être dominés par ceux-là reste aussi une grande énigme. La servitude volontaire est une grande énigme.
Les archéologues peuvent voir apparaître les phénomènes, mais après, les explications sont du domaine de l'interprétation.
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Les archéologues voient apparaître au cours de ces 5000 ans dont on ne nous dit jamais rien, les premières fortifications, la montée de la violence entre les communautés rassemblées autour de chefs, et il y a une course aux armements qui s'affirme dans des réseaux d'échange où on achète très loin: cuivre, fer...
Pour faire du bronze par exemple, il faut du cuivre et de l'étain, et ces deux matériaux ne sont pas au même endroit. Des régions comme la Mésopotamie ou toute la Scandinavie n'ont pas de cuivre, donc il faut avoir les moyens d'en faire venir, et l'étain se trouve dans les îles britanniques.
Donc ceux qui ont le pouvoir sont capables de mobiliser ces ressources par des systèmes d'échange entre chefs pour obtenir ces biens précieux.
On imaginait que les tribus préhistoriques se faisaient une guerre sans pitié.
Du moment qu'on habitait pas la même caverne, en gros on était ennemi.
En réalité, ils n'étaient pas si violents que ça entre eux et c'est avec l'apparition de l'agriculture, du pouvoir, des cheferies, qu'on commence à se faire véritablement la guerre.
Il y a toujours eu des violences entre mâles: on retrouve des blessures sur des squelettes vieux de 300 000 ans, mais cela reste faible.
A partir de -4500 ans, on retrouve beaucoup plus de blessures, et d'autre part on voit que les villages se fortifient. Avant ils étaient ouverts. A partir de cette période, les villages se mettent dans des endroits beaucoup moins confortables, sur des hauteurs où ils s'entourent de fossés, de palissades, de murs...
La violence a du probablement toujours existé, mais là elle devient vraiment une institution, qui va aider au pouvoir proprement dit.
En ce qui concerne la pollution, quand on fait des carottes dans les glaces du pôles, carottages qui remontent dans les millénaires, on voit que dès l'âge du bronze, 2000 ans avant notre ère, on commence déjà à avoir des traces de métaux dans les glaces du pôle.
Et on retrouvé un homme pris dans des glaces, dont on sait qu'il était métallurgiste et qu'il avait déjà les poumons encrassés.
La propriété privée est peut-être apparu à cette époque là: 2000 ans avant notre ère.
On voit des délimitations de champs par des systèmes de fossés. Mais ce n'est qu'une hypothèse ( que ce soit le début de la propriété privée ). On sait qu'il y avait, notamment dans les villages russes jusqu'au 20ème siècle, des systèmes de redistribution des terres aux familles qui avaient le plus d'enfants.
Mais on voit apparaître les premières délimitations de champs en -2000.
Pendant toute cette période, les gens pouvaient fuir un pouvoir trop autoritaire et aller s'installer ailleurs. On voit donc des fluctuations dans la naissance de la cheferie.
Les dolmens c'est vers -4500 ans, et après vers -3500, on a plus rien. De même, le monde mycénois, c'est vers -2000, et vers -1200, il n'y a plus rien.
C'est seulement à partir d'un certain seuil de population, et d'abord dans des petites zones assez enfermées, des presqu'îles, la Grèce, puis l'Italie, que la continuité du pouvoir va commencer à apparaître et finalement, ça devient irréversible vers -900, -800, mais c'est quand même très lent. Et dans tout le nord de l'europe, notamment la Scandinavie, les premières villes apparaissent en +1200.
Les chefs sont-ils ceux qui contrôlent les échanges commerciaux ?
Car il y a des échanges entre Massilia (Marseille) et les côtes italiennes.
Peut-on imaginer que vont naître là les premières grandes fortunes ou du moins se multiplier les fortunes ?
Les chefs, côté gaulois, ou aussi bien celte, ou traces en Bulgarie, ou ibères en Espagne, les chefs, qui étaient déjà des chefs, vont tirer du prestige de l'échange de biens avec les cités-états qui s'implantent tout le long de la méditerranée, qui ont besoin de matières premières: bois, étain, esclaves aussi... ces cités vont donner aux chefs de la verroterie, ce qui ressemble un peu à ce qu'on a fait au 17ème siècle avec des pays africains. De même que la traite des noirs attiser les guerres entre royaumes africains, le commerce généré par les étrusques, les grecs, a attisé les guerres entre les chefs gaulois qui leur procuraient des esclaves pour profiter de ces biens magnifiques qu'étaient le vin, la verroterie, la vaisselle de luxe...
On a retrouvé en Bourgogne par exemple un vase datant de -500 en bronze faisant 1m60 de haut et ce type de vases étaient fabriqués juste pour les barbares, les grecs ne s'en servaient pas. On a retrouvé ce vase de Vix dans le tombeau d'une princesse qui contrôlait tout le commerce passant de la vallée du Rhône, de la Saône, puis le long de la seine jusque vers les îles britanniques.
A cette époque déjà, il y a déjà énormément de gens qui travaillent pour que certains puissent avoir des objets précieux.
Une partie des importations ne sont pas des produits de première nécessité et n'ont même aucune utilité.
Le vase de Vix avait peut-être une signification religieuse, mais pour la vie de tout les jours, ce n'était pas indispensable.
Ce type d'objet sert à renforcer le pouvoir des élites. Il faut évidemment que les élites soient capables de justifier leur pouvoir d'une manière ou d'une autre et si par exemple leur réseau d'échange capotait, on les considérait comme moins brillants et leur pouvoir s'effondrait.
Il y a eu un moment vers -600 où il y avait beaucoup d'opulence et tout s'est effondré en laissant place à une société plus simple. La société aristocratique tout à coup s'arrête.
Tout le quart nord-est de la France était alors couvert par un réseau de forteresses, une tout les 60 kms à peu près, ainsi que le sud-ouest de l'Allemagne et une partie de la Suisse. On a des princes, des débuts de villes, et la princesse au vase de Vix avait un gigantesque palais. Cela a duré deux trois générations, et puis ça disparaît. Sans qu'on sache pourquoi.
Les hypothèses tournent autour d'une diminution des échanges avec le monde méditerranéen, échanges justifiant le pouvoir, et peut-être d'une résistance interne face à un pouvoir trop oppressant, un pouvoir trop oppressant ne pouvant s'installer durablement.
En très peu d'années, le pouvoir disparaît et pendant au moins un siècle, ce qu'on retrouve aussi bien dans les villages que les tombes, c'est qu'il n'y a plus de chefs, ou très peu.
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Les druides étaient des membres de l'aristocratie gauloise, qui géraient le surnaturel.
La religion est un système idéologique qui permet la domination.
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La monnaie apparaît en Gaule vers -300 comme les premières villes.
Transition vers le second thème de l'interview:
Tout ce qui vient d'être évoqué a-t-il était découvert depuis 10 ans ? depuis le début de l'archéologie préventive ?
Une loi en 2001 a prévu le passage des archéologues lors de tous les grands travaux dans le bâtiment ou le transport ( lignes TGV ), afin de ne pas perdre définitivement des vestiges archéologiques. Et les grandes entreprises payent cette intervention des archéologues et la prévoient dans leurs plannings de construction, tout en pouvant arguer de cela dans leur communication. Mais l'archéologie préventive a démarré progressivement dans les années 60 et 70.
Le début de la révolution de l'image qu'on avait des gaulois ainsi que de la période des 5000 ans qui ont précédé démarre véritablement dans les années 70.
Ce qu'on appelle les trente glorieuses furent les 30 désastreuses de l'archéologie, les autoroutes recouvrant définitivement les sites. Et dans les années 70 cela change: le début de la crise économique est l'occasion de s'interroger, d'abandonner les croyances dans le progrès, la prise de conscience de l'écologie et de la pollution. Il y a un souci de comprendre.
2/ DEUXIEME THEME DE L'INTERVIEW
Evolution des connaissances historiques qui mettent en lumière des erreurs passées concernant l'Histoire
Résumé:
Les connaissances historiques peuvent être validées par l'ensemble de la communauté des historiens, puis se révéler totalement fausses ensuite, lorsque de nouvelles méthodes d'analyse sont mises en place.
Exemple: tout ce qui a été raconté aux élèves de ma génération sur les gaulois étaient des balivernes.
Développement:
Pour les historiens, la vérité est dans les textes.
Si il y a quelque chose d'écrit, dans ce cas là, c'est sacré, même si c'est souvent des textes de propagande comme la guerre des Gaules de César ou des textes religieux.
Les historiens ont longtemps considérés l'archéologie comme une discipline auxiliaire de l'histoire, les objets trouvés ne servant que d'illustration. Les historiens, selon eux, avaient la vérité dans les textes.
Seulement, pour les périodes où il n'y a pas de textes, les historiens ont été obligés de mettre au point des méthodes de fouilles, d'études, d'analyse physico-chimiques, etc... et petit à petit la revanche est venue, c'est à dire qu'on a appliqué ces méthodes pour des périodes avec textes.
D'ailleurs, à ce propos, au vingtième siècle on avait une image épouvantable des gaulois.
Et c'est lors d'une exposition à la Cité des Sciences que l'on découvre un tout autre visage que celui de ces prétendus barbares, chassant le sanglier dans la forêt: une civilisation gauloise grande et riche, avec des villes importantes, de grandes propriétés terriennes, un commerce florissant, une économie développée, encadrée politiquement...
On a eu que le point de vue des vainqueurs: les romains et César en premier lieu, qui avaient tout intérêt à décrire leurs adversaires comme des barbares qu'ils sont venus civiliser et ensuite tous les historiens français ont adopté cette idée que les gaulois étaient des barbares avant l'arrivée des romains.
Cette histoire fut véhiculée pendant tout le 20ème siècle. C'est grâce à de grands travaux d'archéologie sur des sites de villes, de fermes aristocratiques, de village, qu'on s'est aperçu ensuite que le système économique gaulois était peu différent de celui de Rome.
Une autre contre-vérité fut dite sur cette époque: soit-disant la Gaule était couverte de forêt. Mais en réalité il y avait moins de forêts en France du temps des gaulois que maintenant (30% aujourd'hui du territoire est de la forêt). Ce sont les fouilles archéologiques montrant la densité des fermes sur le sol français ainsi que des analyses de pollens permettant de mieux cerner quelle était la flore de l'époque qui ont permis de rétablir la vérité.
De même, la chasse du sanglier ne jouait depuis longtemps plus aucun rôle économique. Les squelettes retrouvés sont essentiellement ceux de porcs domestiques. Rapidement, la chasse devient un loisir et ce loisir sera de plus en plus réservé aux aristocrates.
Quant à la fin de l'empire romain, qu'on nous décrivait comme le résultat d'invasions barbares, elle n'est dûe qu'à un morcellement de cet empire gigantesque, s'étendant de Londres à Damas, et du Caire à Budapest.
C'est même un miracle que cet empire ait pu tenir pendant quatre siècles.
En fait, Attila était un prince romanisé, Clovis un consule de Constantinople et les peuples qui étaient à l'extérieur de l'Empire ne voulaient pas le détruire mais au contraire le rejoindre, pour profiter de ses bienfaits.
Pour finir avec les gaulois: le baptême de Clovis ne marque absolument pas un basculement de la France dans la chrétienté. Celui s'était opéré progressivement, et la France était chrétienne depuis un siècle !
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Archéologie du gaspillage.
Des méthodes archéologiques ont été appliquées en 1970 sur leur propre période moderne.
Dans les années 70, des archéologues sont aller vérifier les connaissances que l'on avait sur le gaspillage des américains des années 70.
Ils ont fouillé les poubelles et ont noté par exemple:
- que 20% de la nourriture était jetée dans son emballage d'origine.
- que ce sont les classes moyennes qui gaspillaient le plus
- que le comportement de gaspillage des gens étaient différent de ce qu'ils déclaraient aux sociologues qui les interrogeaient.
Donc, une fois de plus, cela est à mettre en parallèle avec que ce que pensaient les historiens pour qui les textes étaient sacrés. Les archéologues qui sont allés fouiller les poubelles ont vu que la réalité n'était pas ce que les gens disaient.
Les gens étaient sans doute de bonne foi, mais ne s'aimaient pas s'imaginant gaspiller autant, et donc minimisaient leurs comportements de gaspillage.