mardi 15 septembre 2009

6/ Hommo Culinarus

Une des grandes caractéristiques de l'alimentation cuite, est qu'elle conduit à déjouer notre instinct alimentaire.

La cuisson des aliments engendre l'apparition de molécules qui stimulent nos papilles sans corrélation avec le fonctionnement normal de l'instinct alimentaire.

La nature avait prévu très simplement que les aliments nous donnent du plaisir lorsqu'ils correspondent à un besoin du corps, et pas de plaisir dans le cas contraire.

Avec la cuisson, nous obtenons un plaisir gustatif et corporel qui n'est plus lié à la satisfaction d'un besoin vrai du corps.

Il peut être intéressant d'établir un parallèle entre notre modèle alimentaire actuel et la consommation de tabac.


FUMER est un plaisir, et aussi une addiction dangereuse pour notre organisme.

MANGER cuisiné, est aussi un plaisir, et une addiction dangereuse pour notre organisme.


FUMER

Une personne, lorsqu'elle fume une première cigarette, tousse, ressent une brûlure dans la gorge, et a un goût nauséabond dans la bouche.
Au fur et à mesure, dans les jours qui suivent, chaque cigarette fumée déclenchera de moins en moins de réactions du corps.

Un phénomène de TOLERANCE s'installe.
L'absorption des produits toxiques n'est alors plus ressenti comme une agression.

Il s'opère alors une inversion complète.

Chaque cigarette fumée donne du PLAISIR.

Tous les fumeurs le savent. C'est souvent un petit plaisir, mais un plaisir tout de même. On est alors dans une situation paradoxale, où il y a en même temps:
PLAISIR + INTOXICATION

Certaines molécules issues de la combustion du tabac encrassent les poumons, diminuant la capacité d'absorption de l'oxygène, d'autres encrassent le système nerveux ...

A ce stade, il y a DEPENDANCE.
L'absence de tabac est vécue comme désagréable.
En fait il est probable que lorsque le fumeur n'a plus sa "drogue", son corps commence le nettoyage des poisons accumulés dans son corps, et que ces nettoyages soient accompagnés de sensations corporelles, nerveuses, émotionnelles ... désagréables.
Le fumeur éprouve une sensation de MANQUE.



MANGER CUIT

Il n'y a malheureusement pas de "première fois".

En effet nos premières cellules qui commencent à se diviser dans l'utérus de notre mère sont déjà au contact de substances toxiques qui sont ingérées par la mère.

Mais lorsque l'on parcourt le chemin qui mène du "manger cuit" au "manger cru", on comprend alors qu'il y a de nombreux points communs entre la cigarette et l'aliment cuit.

Ce dernier donne du PLAISIR, mais INTOXIQUE le corps (acrylamides, A.G.E).

Sa consommation régulière induit un état de TOLERANCE: on ne peut pas s'apercevoir que l'on ingère des molécules toxiques, il n'y a aucun signal sensitif qui ne nous l'indique.
Mais dès qu'on l'on en est privé, ne serait-ce que quelques heures, on éprouve une sensation de MANQUE, qu'on appelle généralement LA FAIM.

Pour certaines personnes, cette sensation est suffisamment difficile à vivre pour qu'on puisse dire qu'il s'agit d'une DEPENDANCE.


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2 commentaires:

  1. Je comprends le cercle vicieux que tu décris. Les plats cuisinés font dysfonctionner l'instinct, et un instinct qui dysfonctionne raconte ensuite n'importe quoi. Mais pour qu'un cercle vicieux existe, il faut d'abord qu'il puisse démarrer et je ne vois vraiment pas comment il a pu démarrer. Quelque chose doit forcément dysfonctionner en premier: je ne peux pas imaginer que ce soit l'instinct.

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  2. Le cerce vicieux démarre dès qu'on fait un premier repas cuit. Ce qui m'a le plus marqué lorsque je faisais des alternances entre cuit et cru, c'est que le cuit m'offrait moins de plaisir que le cru, mais par contre j'avais vraiment super envie d'y revenir ensuite. Autrement dit, j'avais un plaisir moyen à manger cuit (comparé au cru) , mais beaucoup de désir. En ce qui me concerne, les aliments cuits créent donc une énorme dépendance. Il suffit que j'en mange une ou deux fois, et après, pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines, j'y pense, j'en ai envie. Si je cède à cette envie, et que j'en reconsomme, alors la dépendance devient encore plus forte. L'envie de remanger l'aliment cuit devient obsessionnelle.

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