mercredi 14 octobre 2009

19/ Difficulté de l'alimentation crue: les cultures utilisant les composts chauffés

Dans la nature, les débris végétaux qui pourrissent au sol pour former l'humus, sont déposés en couches minces: vous pouvez faire l'expérience vous-mêmes en allant en forêt: vous verrez que la couche de débris végétaux qui se décomposent à la surface du sol, ne fait guère que quelques centimètres.

Dans ses conditions, la chaleur qui est dégagée lors du processus de décomposition est instantanément dissipée dans l'atmosphère.

Ce n'est pas le cas si vous faites des gros tas de débris végétaux: la chaleur va provoquer à l'intérieur des tas une élévation de température, qui peut atteindre jusqu'à 80°.

Il s'agit d'une température de cuisson. Donc, des molécules non originelles vont apparaître dans ces composts.

Ces molécules seront ensuite, selon toute probabilité, absorbées en partie par les plantes, puis par vous-mêmes lorsque vous mangerez ces végétaux.

Il faut donc penser, lorsque l'on fait son jardin potager, à ne pas faire des tas de plus de 30 ou 40 cm de haut.

Sinon, il est probable que vous obtiendrez des composts, puis des légumes non corrects pour l'alimentation crue instinctive.


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mardi 13 octobre 2009

18/ Il y a bio et bio

Heureusement, il arrive de temsp en temps que les produits bio soit de bonne qualité.

On peut remarquer aussi qu'il existe différents labels bio et que les exigences de culture ne sont pas les mêmes selon les labels.

Je ne suis pas un spécialiste de la question, aussi je vous laisserai vous renseigner par vous-même si le sujet vous intéresse.

Je vais vous livrer quelques informations en vrac, pour vous donner des idées de pistes de recherches éventuelles.

Il semblerai que le label bio européen soit le label le moins exigeant sur la qualité des produits. Il y a par exemple des tolérances vis-à-vis des produits chimiques ou des OGM's: ceux-ci sont autorisés si leur concentration est sous certains seuils.

Le label français, AB est le label bio définit par le ministère de l'agriculture. Il est plus exigeant que le label européen.

Le label Nature et Progrès présente une qualité supérieure au label AB.

Par exemple le label AB autorise pour la nourriture des porcs, volaille, jeunes bovins, des vitamines de synthèse, alors qu'elles sont interdites chez Nature et Progrès.

Toujours pour l'alimentation des animaux, le label AB autorise les ensilages. Les ensilages sont une conservation anaérobie des végétaux, c'est à dire sans oxygène. Il s'y développe des fermentations productrices d'alcool. Par exemple dans un ensilage de maïs, le pourcentage d'éthanol se situe entre 1 et 3%. Autrement dit, les animaux nourrit avec des ensilages sont potentiellement des alcooliques !

L'intérêt est qu'ils en raffolent, et grossissent nettement plus vite.

Nature et Progrès refuse les ensilages.

De même Nature et Progrès, au contraire du label AB, demande que les concentrés vitaminés donnés aux animaux, soit à 100% bio.

Il semblerait que le cahier des charges le plus pointu soit celui du label DEMETER bio-dynamique.
Vous pouvez le consulter ici .

Je l'ai parcouru un peu moi-même et j'ai relevé en bas de page 8:
"L’utilisation d’engrais organiques certifiés biologiques du commerce n’est pas recommandée."

Et en haut de page 8:
"Le développement d’une fertilité durable du sol implique qu’on veille à avoir des rotations longues et appropriées, à introduire des légumineuses en nombre suffisant, ainsi qu’une forte proportion de cultures d’engrais verts ou de prairies temporaires."

Cela me convient tout à fait: je pense effectivement qu'il y a des méthodes d'engraissement des terres qui fonctionnent bien, et qui ne font pas appel à des produits dénaturés:

- les engrais verts: on fait pousser des plantes qui régénèrent les sols.
- les rotations
- les associations de plantes
- les jachères
- le bois raméal fragmenté
- le fumier composté et provenant d'animaux ayant une alimentation originelle
- les composts non chauffés

Je ferai un petit billet prochainement sur les composts chauffés.


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17/ Difficulté de l'alimentation crue: bio et engrais dénaturés par la chaleur

J'ai téléphoné ou rencontré des producteurs en légumes ou fruits bio sur leur lieu de production, ou sur les marchés avoisinant et les ai interviewé sur leur méthode de culture.

Sur les 20 producteurs que j'ai approché, je n'ai pas trouvé un seul producteur qui utilise des engrais conformes au cahier des charges de l'alimentation crue originelle.

La majorité de ces producteurs prennent des engrais dit "organiques", qu'ils ne fabriquent pas eux-mêmes, ils les achètent en coopérative.
Ce type d'engrais peut contenir à peu près tout et n'importe quoi et il est la plupart du temps dénaturé par des traitements thermiques.

Exemple: la grande mode actuellement est d'utiliser des engrais organiques fabriqués à partir de déchets d'abattoir:
- farines d'os
- farines de plumes
- sang séché ...
En fait toutes les parties de l'animal qui ne sont pas consommables sont réutilisées.

Etant donné que les animaux d'élevage mangent la plupart du temps des aliments cuits, la matière première - os, peau, plume, sang, etc ... est incorrecte, les toxiques s'accumulant dans les tissus des animaux.

De plus, pour des raisons sanitaires, ces farines sont chauffées à haute température: il faut détruire les microbes.

Toutes les molécules anormales présentes dans ces engrais organiques se retrouvent dans les sols, et on peut suspecter que les végétaux qui en tire leurs nutriments sont aussi pollués.

Du moins cela expliquerait pourquoi les produits bio ont souvent des goûts anormaux, ou provoquent des effets anormaux sur le corps.

Je me rappelle qu'en 2007, j'avais consommé pendant le mois d'août uniquement des aliments provenant de jardins et fruitiers bénéficiant d'une culture parfaite.

En septembre, lorsque je repris le chemin du magasin bio, je fus surpris quelques heures après mon premier repas d'avoir une chaude pisse. Mon urine me brûlait !

C'est à partir de cette époque que j'ai suspecté que les produits bio n'étaient pas "en ordre", c'est à dire qu'ils contenaient des MNO, des molécules non originelles.

Etant donné que pour l'agriculture bio, la dénaturation thermique n'est pas interdite, cela n'a rien d'étonnant...

Néanmoins cela pose un problème majeur: comment manger réellement cru si les produits que nous consommons contiennent des molécules issues de la cuisson ?


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lundi 12 octobre 2009

16/ Difficulté de l'alimentation crue: l'approvisionnement

Les problèmes sont multiples.

L'idéal serait déjà de consommer des variétés sauvages, non sélectionnées par l'homme.

En effet, la technique de sélection par l'homme est un artifice qui accélère énormément les variations génétiques de nos aliments.

Ce problème est plus ou moins connu en ce qui concerne le blé, dont la génétique est désormais tellement éloignée de celle des variétés anciennes que certaines de ses protéines sont des toxiques (théories du docteur Jean Seignalet).

Ce que j'ai pu constater dans ma propre pratique, c'est que progressivement mes préférences gustatives et digestives se sont portées vers des variétés anciennes.
De plus, les arrêts instinctifs avec celles-ci sont beaucoup plus nets, ce qui facilite l'équilibrage alimentaire.

Actuellement je consomme du raisin à petit grain, qui n'est pas considéré comme du raisin de table. Je le trouve meilleur au goût, et mes sensations intérieures après ingestion me laissent à penser que ce raisin me fournit une nourriture plus adaptée à ma physiologie que le raisin de table sélectionné.

L'idéal serait donc très certainement de ne consommer que des variétés non sélectionnées, ce qui assez logique puisque la sélection vise à:

- pouvoir manger l'aliment et se donner du plaisir gustatif, même si l'organisme n'en a pas besoin
- pouvoir conserver l'aliment plus longtemps et le transporter plus facilement, ce qui n'a rien à voir avec sa valeur nutritionnelle.

Cela étant dit, considérons maintenant les autres problèmes qui concernent l'approvisionnement pour une alimentation crue: les méthodes de culture et les traitements après récoltes.

Sans parler de l'agriculture chimique et de l'élevage industriel, il faut savoir que l'agriculture dite biologique, fournit des aliments de qualité souvent incorrecte, du moins en ce qui concerne les critères d'une alimentation crue et réellement naturelle.

Prenons un exemple précis: j'ai envoyé un email à la société Rapunzel qui commercialise notamment des dattes de variété Deglet Nour en qualité bio.
Passons sur le fait que la variété Deglet est la variété de datte la plus sélectionnée.
Les dattes, après récoltes, subissent:

- une congélation choc, pour tuer d'éventuels insectes
- une pasteurisation à la vapeur d'eau, donc aux environs de 100°, pour tuer les bactéries

On voit immédiatement le problème qui se pose avec le bio: celui-ci n'interdit pas les dénaturations thermiques.

Ce point sera développé dans les prochains billets.


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dimanche 11 octobre 2009

15/ Difficulté de l'alimentation crue: l'hostilité sociale

Heureusement, tout le monde n'est pas hostile à l'alimentation crue !

Il y a beaucoup de personnes qui y sont totalement ou plus ou moins indifférentes, donc plutôt neutres, et aussi beaucoup de personnes qui sont tolérantes, temps que l'on ne vient pas remettre en cause leur propre façon de se nourrir !

Néanmoins, il y a tout de même des gens qui sont carrément hostiles à ce mode alimentaire.

Et cela peut prendre des tours dramatiques en certaines occasions:

- en cas de divorce, le parent qui mange cuit utilise l'argument alimentaire pour tenter de retirer la garde des enfants au parent qui mange cru, argument recevable par un juge ignorant ou hostile au "manger cru".
- on a déjà vu aussi des grands-parents dénoncer des parents aux services sanitaires au moindre retard de croissance de leurs petits enfants ayant une alimentation crudivore.

Ce dernier cas de figure connaît des variantes: parfois ce sont des maîtresses des écoles qui interviennent ou des éducateurs ...

Il est vrai que dans l'alimentation naturelle, les produits laitiers ne sont pas présents: en effet ceux-ci ne sont devenus disponibles que récemment dans l'histoire humaine, lorsque l'homme s'est sédentarisé et qu'il a commencé à pratiquer l'élevage.

Les enfants instincto sont donc en général un peu moins grands que leurs copains qui eux sont boostés par les hormones de croissance présentes dans les produits laitiers.

Je connais personnellement deux familles crudivores qui ont eu des problèmes très sérieux avec les autorités: celles ci considèrent à priori que l'alimentation crue est carencée, et que donc la courbe de croissance moins rapide des enfants est le symptôme d'une anomalie alimentaire dangereuse.
Evidemment ils ne vont pas remettre en cause la courbe de croissance "normale" des autres enfants qui est en fait le résultat d'une alimentation anormalement riche en produits laitiers.

Le lait de vache, de part sa composition, est prévu pour que le veau fasse rapidement une ossature massive.
Le lait de femme est prévu lui pour une ossature moindre, et un cerveau beaucoup plus gros que celui de la vache.

A priori, le lait de vache ne devrait jamais être utilisé pour nos bébés, tant sa composition n'est pas adéquat.

Mais tout ceci ne fait pas encore partie du bagage de connaissances standards qui devrait être celui de notre corps médical et scientifique.

C'est un problème majeur: beaucoup de personnes jugent l'alimentation crudivore dans le contexte de données "scientifiques" et médicales qui, au mieux, ne tiennent que très peu compte du facteur alimentaire, et au pire, tiennent pour dangereux tout mode alimentaire différent de la norme.

L'hostilité cessera donc le jour où des données rigoureuses et plus conformes à la réalité seront enseignées sur les bancs de l'université.


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samedi 10 octobre 2009

14/ Difficulté de l'alimentation crue: la marginalisation

La pire des choses qui puisse se passer si vous pratiquez une alimentation totalement crue (sans faire d'exception), c'est que vous soyez rejeter d'une façon ou d'une autre par les autres.

Pour ma part, j'ai constaté que, parfois, lors de nouvelles rencontres, les personnes préféraient mettre de la distance avec moi dès qu'elles apprenaient que je ne partagerai jamais le contenu de leur repas avec elles.

Je n'en ai jamais souffert. En effet, ce genre de personne ne m'intéresse pas et je ne désire pas leur compagnie. Je préfère tellement les gens ouverts d'esprit !

Par contre, je n'ai jamais vécu de rejet de la part de personnes que je connaisse déjà. Toutes ont accepté relativement facilement que je change mon mode d'alimentation.

Mais bien que mon entourage ait accepté que je m'engage dans cette démarche alimentaire novatrice, j'ai pu sentir tout de même parfois une forme de marginalisation.

En effet, même si vous êtes très habile pour faire accepter par les autres votre nouvelle façon de vous nourrir, vous devrez faire face à deux réalités auxquelles vous ne pourrez échapper:

- vous ne partagez plus désormais le plat cuisiné préparé pour le repas pris en commun, donc vous sortez automatiquement d'un espace de partage.

- vous devenez différent des autres.

Vous pouvez donc entretenir les mêmes relations que par le passé, mais vous sentir marginal au sein des personnes que vous fréquentez, simplement parce que vous prenez conscience de cette différence.

He oui, pas besoin d'être rejeté par les autres pour se sentir marginalisé. Il suffit de se sentir différent.

Ceci dit, selon votre personnalité, vous pourrez vivre le fait d'être différent positivement ou négativement:

- vous pouvez être heureux, voir fier, de ne pas faire comme tout le monde, surtout si vous pensez que manger cuit est une erreur, et manger cru, naturel et sain.
- vous pouvez au contraire vous sentir isolé alors même que vous êtes en groupe, souffrir de ne pouvoir partager votre expérience avec les autres, et réaliser avec dépit que ce qui vous paraît si important, n'intéresse en fait personne d'autre que vous-même: bref, vous vous sentez marginal ...

Je ne cite que deux exemples opposés mais beaucoup de cas de figures intermédiaires sont possibles.

En ce qui me concerne, j'ai plutôt un tempérament d'outsider, donc cette nouvelle façon de manger me va comme un gant ...

Néanmoins, mes diverses expériences m'ont amené à penser que pour pouvoir pratiquer ce type d'alimentation tranquille, il était plus simple pour moi de:

- faire profil bas: je mentionne brièvement que je mange différemment juste lorsque c'est nécessaire.
- éviter de m'étaler sur le sujet: en général personne ne s'intéresse au crudivorisme. Pour susciter l'intérêt, il vaut mieux parler de recettes de cuisine !
- lorsque je sens qu'une personne est hostile vis à vis de moi par rapport à ma façon de manger et si elle me pose des questions que je ne ressens pas comme amicales, je réponds de façon la plus évasive possible, et la plus courte possible: il est nécessaire de ne surtout pas entamer un dialogue de fond. En effet tous les arguments que je peux apporter alors, surtout si ils sont pertinents, ne font que générer du conflit et exacerber l'hostilité.
- si une personne me pose des questions sans être hostile, mais ne me paraît pas réellement ouverte d'esprit, ni vraiment intéressée par le sujet, je reste très superficiel: inutile de dire quoi que ce soit qui puisse m'en faire une ennemie ...

Bref, je suis le dicton: pour vivre heureux, vivons caché !

Ceci dit, heureusement que tout le monde n'est pas comme moi: il faut bien que certains aient l'envie, le don, la personnalité pour répandre l'idée de revenir à une alimentation crue. Si cela n'avait pas été le cas, je n'aurais jamais entendu parler du "manger cru" et n'aurais jamais eu l'idée de le pratiquer.


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13/ Difficulté de l'alimentation crue: le problème social

Les personnes qui pratiquent une alimentation crue à 100% pendant une longue période, s'aperçoivent bien souvent que remanger des aliments cuits est une expérience à éviter:

- les odeurs des plats cuisinés sont perçues comme malsaines et dérangeantes
- l'ingestion peut provoquer des désagréments immédiats: difficulté digestive, sensation de lourdeur, torpeur, mal de crâne, impression que le corps est pollué, rhume, diarrhée ...
- des désagréments dans les jours qui suivent: dérèglements psychologiques, malaises intérieurs, sensations de déprime ou d'angoisse
- perte de plaisir à manger des aliments crus pendant plusieurs repas.

En fait, chaque crudivore réagit différemment à l'ingestion d'un repas cuit.

En ce qui me concerne, l'ingestion d'un repas traditionnel, cuisiné, a souvent provoqué ceci:
1/ je me sens euphorique pendant 24 heures
2/ puis j'ai une sensation de dépression qui peut durer de 2 à 3 jours

On voit donc que pour ma part j'ai tendance à régir sur le plan psychologique. Ce qui n'est pas du tout le cas de tous les crudivores.


Tout ce préambule montre que pour un crudivore qui pratique une alimentation crue à 100%, il n'est pas agréable de revenir à l'alimentation traditionnelle.

Cela pose donc un problème lors d'une invitation à manger chez des amis ou au restaurant ou si on veut inviter chez soi.

Pour le cas le plus simple: celui où on invite chez soi, il est toujours possible d'offrir des repas crus, en allant piocher dans des livres de recettes crues. L'expérience montre, pour peu que vos amis aient un minimum de curiosité et d'ouverture, que ces recettes crues sont fort appréciées par les personnes non crudivores.

En ce qui concerne les repas au restaurant, si vous êtes avec des amis tolérants, cela ne pose aucun problème non plus: il suffit de commander une assiette de crudités, ou même, cela m'arrive de temps en temps, de simplement commander un verre d'eau: vous gaspillez alors un minimum d'argent !

Si vous êtes avec des amis qui ne sont pas tolérants, alors changez d'amis.

Lorsque vous êtes invités chez des parents ou amis, il faut impérativement avoir un petit entretien préalable avec la maîtresse de maison et lui expliquer que ses talents de cuisinière ne sont pas mis en doute, mais qu'un choix de vie vous impose d'apporter vous-même vos aliments.

Pour ne pas trop dénoter, n'apporter surtout pas moult cagettes remplies de victuailles, sous prétexte que vous voulez avoir un large choix pour sentir et choisir l'aliment qui vous convient le mieux à ce moment là.

Pas question non plus de se pointer avec des aliments qui peuvent choquer comme la viande par exemple.
Apporter plutôt des aliments courants que vous pourrez manger avec un couteau et une fourchette: tomates, avocats, fruits ...

Les deux cas de figure les plus complexes sont les suivants:
- vous faites partie d'une famille et vivez au quotidien avec des proches qui ne mangent pas cru.
- vous devez faire des repas professionnels, ou alors vous vous retrouvez dans des repas où participent beaucoup de gens, qui forcément ne sont pas tous des intimes (repas de mariage, repas organisés par des associations ...)

Je ne vous cache pas que dans ces deux cas, ça ne va pas être facile du tout.

Il vous faudra improviser et faire preuve d'imagination, de persévérance, d'intelligence, et avoir pas mal d'énergie en réserve pour vous adaptez aux différentes épreuves qui vous allez rencontrer.

Si votre métier vous oblige à des repas professionnels, il vous faudra énormément de tact pour faire accepter votre différence. Et il y aura peut-être des cas où manger comme vos interlocuteurs sera une obligation si vous voulez leur inspirer confiance, en cas de négociation de contrats par exemple.

Personnellement je n'ai jamais eu à faire des repas professionnels.

Ma dernière expérience ratée de repas en groupe remonte à 2005: j'étais en formation à Lyon et à midi le repas était offert, un repas dans un restaurant, le repas du jour, donc pas de choix possible. En général, lorsque je suis assez en forme, j'explique que je ne vais pas manger, et simplement assister au repas. Mais cette fois-là, j'ai baissé les bras, je n'avais rien envie de dire ou d'expliquer, ni envie de sortir du lot, juste envie de suivre les rails, comme tout le monde.

J'ai mangé comme les autres. Et je n'en suis pas mort !


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vendredi 9 octobre 2009

12/ Difficulté de l'alimentation crue instinctive: le passé culinaire

Le fait d'avoir consommé des aliments cuits pendant des dizaines d'années présente une multitude d'inconvénients pour la pratique de l'alimentation naturelle.

A/ INTOXICATION CULINAIRE ET PERTE DE SENSIBILITE

La consommation d'aliments cuits se fait sans rapport direct avec les besoins du corps: c'est la recherche de plaisir qui guide l'acte de manger, mais comme la cuisson des aliments détruit les mécanismes de guidage instinctif présents dans l'aliment cru, le plaisir est présent même si l'aliment ne correspond pas à un besoin du corps.

Cette habitude d'ingérer des aliments qui ne correspondent pas à notre besoin organique, induit une perte de sensibilité: lorsque l'on retourne à l'alimentation naturelle, crue, il est difficile de retrouver la sensibilité nécessaire à une alimentation réellement instinctive.

Les "arrêts instinctifs", c'est à dire les messages sensoriels indiquant qu'il faut arrêter de consommer l'aliment - sensation de lourdeur dans l'estomac, sensation gustative perdant de son intensité, consistance de l'aliment perçue différemment et devenant désagréable, etc - ces "arrêts" peuvent passer quasiment inaperçus lorsque le dérèglement est trop profond.

Nos sens émoussés ne permettent plus une pleine expression de l'instinct.

On peut aussi noter que certaines pratiques culinaires comme l'habitude de finir son assiette, ou l'habitude qu'ont les parents de forcer leurs enfants à manger des doses d'aliments décidées par avance, créent une mécanique d'absorption des aliments qui va carrément contre le besoin du corps: on prend l'habitude de mettre dans son estomac un excédent de nourriture en allant contre les signaux sensitifs qui nous pousseraient à stopper la consommation.

Cela participe à mon avis à une désensibilisation qui porte préjudice à nos possibilités d'ajuster instinctivement nos rations alimentaires aux besoins réels de notre organisme.

Je constate pour ma part que plus je pratique l'alimentation crue, plus mon niveau de sensibilité augmente et permet des réglages instinctifs de plus en plus précis.


B/ INTOXICATION DU SYSTEME NERVEUX

On sais que, par exemple, les acrylamides, qui sont des molécules issues de la cuisson des aliments, sont des poisons du système nerveux.

Toute la sphère du ressenti et des perceptions est dépendante de l'intégrité de notre système nerveux et de notre cerveau.

L'expression de l'instinct étant elle-même dépendante de nos sens, on peut suspecter que si l'intoxication culinaire atteint le système nerveux, notre instinct ne puisse plus fonctionner correctement.



C/ DETOXINATION, FRINGALE, BOULIMIE

Lorsqu'on commence l'alimentation crue, le corps va commencer à se nettoyer.

Malheureusement ce nettoyage se manifeste souvent par des sensations de fringales.

Les apprentis crudivores sont donc souvent la proie d'une voracité pathogène: ils se jettent sur les aliments et en mangent des quantités hallucinantes, faisant fi des quelques faibles signaux sensoriels leur indiquant qu'il faudrait arrêter la consommation.

Ils se surchargent, et dans les heures qui suivent, cette surcharge induit des difficultés digestives accompagnées de sensations désagréables, qu'il est alors tentant de couper en mangeant à nouveau: le cycle de la boulimie est enclenché.


D/ INTERFERENCES DE L'INTELLECT

L'instinct s'exprime uniquement par le biais de nos perceptions - olfactives, gustatives et digestives.

Toute prise en charge par l'intellect va généralement en sens opposé d'une alimentation instinctive !

Voici quelques exemples:

- on peut manger un aliment uniquement parce que l'on sait qu'il contient telle ou telle vitamine, et que l'on craint une carence.
- on peut manger un aliment parce que l'on craint qu'il ne puisse pas se conserver plus longtemps et qu'il soit donc perdu.
- on peut être guidé par la peur de maigrir, la peur de grossir ...
- on peut suivre les conseils des diététiciens et consommer à l'excès tel ou tel aliment censé être miraculeux pour notre santé ...
- etc


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dimanche 4 octobre 2009

11/ Difficultés de l'alimentation crue: fruits sélectionnés et boulimie

Les difficultés à pratiquer une alimentation crue instinctive sont très nombreuses et souvent insurmontables.

A/ UNE SELECTION MULTIMILLENAIRE DES FRUITS

Depuis plusieurs milliers d'année les hommes mangent cuit.
Le plaisir est devenu automatique : les aliments cuits sont bons, quelque soit les besoins réels du corps.
L'aliment naturel, cru, n'est lui pas aussi facile: il peut être bon, mais aussi repoussant par moment.

C'est ce que Guy-Claude Burger appelle l'« arrêt instinctif »

On peut aussi utiliser le terme " alliesthésie " qui est plus général: il signifie dans le contexte de l'alimentation que les goûts, les odeurs et la consistance des aliments sont perçus de façon différente par le même individu selon l'état de son organisme.

Les aliments cuits génèrent une alliesthésie généralement faible.

Les aliments crus génèrent des alliesthésies beaucoup plus marquées.

Mais depuis des millénaires les hommes ont sélectionné les fruits afin qu'ils soient consommables avec plaisir, quelque soient les besoins du corps.

Bien sûr on peut encore trouver certaines variétés de figues, par exemple, qui finissent, si on insiste un peu, par provoquer des brûlures si graves dans la bouche, qu'il est alors impossible de manger quoi que ce soit d'autre pendant des heures.

Il est donc encore possible à notre époque de manger des fruits qui proposent un "arrêt instinctif" infranchissable.

Mais pour la plupart des fruits modernes, non seulement la barrière instinctive est absente, mais il ne reste quasiment plus aucun signal gustatif qui incite à la modération.



B/ LES CONSEQUENCES: BOULIMIE, DESEQUILIBRE, CARENCE, INFLAMMATION ...

Pour la pratique de l'alimentation crue instinctive, le problème des fruits sélectionnés est très important.

Il est très facile de sombrer dans une boulimie de fruit qui induit une surcharge quasi permanente aux conséquences très néfastes:

Non seulement l'excès de fruits provoque des déséquilibres probablement acido/basique ou autres, mais en plus des aliments comme les légumes sont délaissés et il existe alors un danger (sur le long terme) de carences.

L'expérience montre que les excès dans les fruits provoquent aussi des inflammations chroniques. Un des symptômes peut être des saignements de gencives, ou des sensations de brûlures dans les intestins.

Le problème avec la sur-consommation de fruits c'est qu'il induit une insatisfaction générale, une frustration, et des sensations digestives désagréables qui vont pousser encore plus à la sur-consommation: lorsque l'on sent une indisposition digestive, il est possible de couper cette sensation en mangeant encore plus !

On peut donc rentrer dans une boulimie extrêmement profonde (pour mon cas, j'ai mangé jusqu'à 7 kg de fruits par jour).

La relation avec la nourriture devient perverse.



C/ TOLERANCE

Il y a là un phénomène de cercle vicieux, dont il est très difficile de sortir: même si on souffre de la boulimie, il y a néanmoins une atténuation de la sensibilité, un phénomène de tolérance qui s'installe par rapport à la surcharge alimentaire.

La sur-alimentation est certes une agression pour l'organisme, mais comme cette agression est répétée régulièrement, le corps n'envoie que des signaux relativement faibles pour signaler que l'ingestion de l'aliment est préjudiciable.

On entre dans la situation suivante: on est jamais vraiment très bien, mais c'est supportable.

Le niveau de plaisir gustatif est moyen, mais à peu près égal à ce l'on dont on avait l'habitude avec les aliments cuits.

A court terme, les inconvénients de cet état restent relativement minimies:
- ballonnements
- lourdeurs digestives
- flatulences
- somnolence

Et par contre, les tentatives pour sortir de la surcharge sont extrêmement difficiles à vivre:

- obsession de la nourriture
- sensation de fringale terrible
- éventuellement démangeaisons dans tout le corps
- impossibilité de dormir
- irritabilité
...


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10/ Première difficulté de l'alimentation crue: les sensations de manque

Lorsque l'on arrête de manger cuit, on peut ressentir des sensations de manque, qui sont différentes selon les individus:

- obsession de remanger cuit
- sensations de fringales puissantes
- sensation de vide
- absence de plaisir gustatif, donc frustration
- changement des perceptions de soi-même qui peuvent dans un premier temps être vécues comme insécurisantes

Ceci dit, d'autres personnes vivront elles des expériences totalement différentes (sensation de légèreté digestive , enthousiasme, joie de vivre, dynamisme, tonus musculaire ...)

Mais j'aborde à présent une séries d'articles sur les difficultés que l'on peu rencontrer avec le " manger cru ".

Donc il faut bien le dire, les choses ne se passent pas toujours très bien !

Dans le cas où des sensations de manque sont perçues, il y a bien souvent une compulsion à manger qui se met en place, en dehors des besoins réels du corps.

Les individus passent de la dépendance aux aliments cuits, à une autre dépendance: une surcharge alimentaire chronique.


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vendredi 2 octobre 2009

9/ Alimentation crue instinctive: échec et pâtes

G.C. Burger a lancé l'idée d'une alimentation crue et instinctive dès les années 60 et 70 en Suisse.

Il s'installa ensuite en France et l'instinctothérapie connut alors dans notre pays un certain engouement et atteignit une apogée en terme d'adeptes dans les années 80.

Force est de constater qu'aujourd'hui très peu de personnes ont continué ce type d'alimentation.

D'autant plus qu'en 1997 G.C.Burger est incarcéré pour agression sexuelle et viol sur mineurs de 15 ans. Pas vraiment une bonne pub pour l'instincto !

Les années 2000 sont des années vraiment creuses, l'expérience du crudivorisme instinctif est alors extrêmement marginale.

Comment expliquer cette défection massive ?

Le livre de G.C. Burger, "La guerre du cru", réédité par la suite sous un autre nom: "Manger vrai" présentait pourtant un tableau fort attractif de l'alimentation crue instinctive.

MANGER CRU: l'EDEN DES ORIGINES !

Disons pour résumé très succinctement que l'idée générale du livre "manger vrai" était que l'homme orignel était parfaitement adapté à des conditions de vie sauvage, se nourrissant d'aliments crus directement offert par la nature, et qu'il était alors en parfaite santé, ignorant la maladie, les caries dentaires, les maladies dégénératives, etc ... mais aussi qu'il vivait en paix, en harmonie avec les éléments et ses propres congénères, faisant l'amour et pas la guerre.

Bref, l'homme était dans un jardin d'Eden.

Puis vint la cuisson des aliments.

Et un cortège de nuisances, dont la maladie, la vieillesse et les conflits.

La théorie de Burger n'a rien de farfelue: on sait désormais que, effectivement, la cuisson provoque dans les aliments toutes sortes de réactions chimiques donnant naissance à des molécules nouvelles, dont certaines sont de dangereux poisons, comme les acrylamides qui sont des toxiques du système nerveux et des cancérigènes.

Burger appellent les molécules nouvelles apparaissant lors de la cuisson des MNO: Molécules Non Originelles.

Ces molécules ont divers degré de toxicité et porte atteinte à notre santé et aussi à notre système nerveux, induisant probablement de nouveaux fonctionnements psychiques.

Même si le feu fut découvert il y a plusieurs centaines de milliers d'année par l'homme (certains scientifiques pensent même que le feu a été maîtrisé il y a un million d'année), Burger évoque le chiffre de 10 000 ans pour situer le moment où l'humanité bascula totalement dans la cuisine.

Cela correspond en fait aux données historiques scientifiques qui situent le passage de l'humanité d'une vie de cueillette et de chasse, à une vie sédentaire basée principalement sur la culture des céréales, et accessoirement sur la domestication animale, donc sur la possibilité nouvelle de consommer des produits laitiers.

Avant cela, nous mangions tout cru, essentiellement des fruits, des légumes, des feuilles, des noix et probablement quelques produits animaux (au moins des crustacés).

10 000 ans, cela représente 500 générations d'homme environ.

Largement de quoi oublier comment était la vie primitive.

Aujourd'hui nous considérons comme "naturel": la maladie, les caries, la vieillesse dégénérative, le besoin de manger fréquemment, la faim, la guerre, les haines, la cupidité, la peur ...

Nous avons construit un modèle de représentation de la vie primitive qui légitime notre mode de vie actuelle: nous voyons nos ancêtres préhistoriques comme des brutes épaisses, vivant dans un milieu hostile, dans le froid, l'effroi, le manque, l'inconfort, la violence, la précarité ...

Il suffit pourtant de lire le livre de Jane Goodall "les chimpanzés et moi" ou bien "gorilles dans la brume" de Dian Fossey, pour comprendre que, probablement, tout cela est archi faux, du moins en ce qui concerne nos plus lointains ancêtres: ceux qui vivaient en Afrique.

En effet, si nous regardons l'exemple de nos cousins les chimpanzés, nous pouvons voir que:
- ils doivent certes être attentifs et protéger leurs enfants, mais eux-mêmes n'ont pas de prédateurs, ils ne sont pas en danger.
- ils n'ont pas froid, ils vivent dans des zones tropicales, et n'ont pas eu le mauvais goût de migrer dans des contrées froides et hostiles comme les nôtres (du moins en hiver)
- ils ne manquent jamais de nourriture: tout au long de l'année la forêt leur donne en abondance ce dont ils ont besoin.
- et enfin ils vivent en harmonie avec leurs semblables: certes il se déroule quelques combats qui servent à déterminer la position hiérarchique de chacun, mais ils sont sans danger pour eux: en général ils ne se blessent pas, et le plus souvent il n'y a même pas combat: ils se contentent de sortes de "parades", très impressionnantes, mais totalement inoffensives.

Enfin bref, les théories de Burger sur une vie primitive édénique sont tout à fait légitimes.

Mais alors pourquoi cet échec de l'alimentation instinctive ?

Pourquoi la majorité des adeptes enthousiastes des années 80 ont-ils ressorti leurs casseroles et sachets de pâtes des placards ?


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jeudi 1 octobre 2009

8/ HOMMO CRUDIVORUS

J'ai réalisé une première tentative de pratique de l'alimentation crue il y a une quinzaine d'années, première tentative qui a duré tout de même six années consécutives, sans faire aucun repas cuit !

Les résultats furent intéressants: sensations de se nourrir "pour de vrai", amélioration de la santé, disparition de l'insomnie, diminution des troubles psychologiques, etc ...

J'ai découvert avec surprise dès cette première tentative que:

- les odeurs des aliments cuits que je percevais pourtant auparavant comme très attractives, devenaient désagréables. Souvent je les percevais même comme malsaines, voir même pestilentielles !

- il ne m'était plus du tout obligatoire de manger pour être "opérationnel": sauter un repas n'était plus un problème, cela n'affectait ni mes performances physiques, ni mes performances intellectuelles

La reprise de l'alimentation cuite après six années de cru fut très étrange: les aliments que j'adorais autrefois n'avaient plus aucun goût ! (pâtisseries, mac do ...). Et par contre au bout de quelques repas "expérimentaux" dans le cuit, j'ai retrouvé un niveau de plaisir "normal".



- - - - -

Pour être tout à fait exact, ce qui m'a amené à remanger cuit fut une malheureuse bouchée de chorizo (sorte de saucisson espagnol pimenté), qui, elle, fut tout à fait délicieuse !

Mes papilles gustatives furent totalement marquées par cette rencontre sublime avec un aliment que je découvrais pour la première fois de ma vie.

Apparemment mon cerveau aussi avait été très "marqué" par cet aliment, car j'y pensais sans cesse. Et au cours des semaines qui suivirent je commençais à en consommer régulièrement.
C'est pendant cette période que naquit le projet de faire "l'expérience" de remanger cuit.

Je n'ai pas alors abandonné complètement l'alimentation crue, mais pendant plusieurs années j'ai fait beaucoup d'orgies dans le cuit (pâtisseries, gâteaux, charcuteries, amuses gueules apéritif salés ...)

J'ai vécu alors une sorte de "schizophrénie": j'étais coupé en deux. D'une part je ressentais que manger cuit n'était pas une bonne chose pour mon organisme, et que je ferais mieux de revenir à une alimentation cru intégrale, et d'autre part j'étais obnubilé par l'envie de manger cuit, et mon cerveau formait, presque comme une entité distincte de mon "moi profond", le désir, le projet de manger cuit, et une pulsion irrésistible me menait à réaliser ce projet.

J'allais d' "exception" en "exception".

Heureusement, je n'avais aucune culpabilité à le faire, et je n'avais qu'à simplement subir les quelques désagréments provoqués par l'absorption des aliments cuits (inflammation des articulations principalement).

Néanmoins, je vécus cette période comme un état d'extrême DEPENDANCE à la nourriture cuite.

Je n'avais absolument jamais le sentiment de NOURRIR mon organisme, mais simplement de satisfaire mon DESIR de manger cuit.


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mercredi 30 septembre 2009

7/ Manger cru: un peu de vocabulaire

Je peux employer des termes différents pour parler d'une même chose: l'alimentation originelle.

L'alimentation originelle était celle des hommes primitifs, avant qu'ils ne la transforment par la cuisine, la consommation des céréales (cuites) et la consommation des produits laitiers.

Les consommations des céréales et des produits laitiers sont liés à la révolution du néolithique:
l'homme passe d'un statut de chasseur-cueilleur nomade, à un statut d'agriculteur-éleveur sédentaire.

Cette période se situe il y a à peu près 10000 ans, et elle est clairement identifiée.

Par contre les premières cuissons des aliments sont plus difficiles à dater. Il semblerait que cela se situe autour de -300 000 ans.

L'alimentation dont je parle est donc fort lointaine, même si il y a 10 000 ans, les hommes en étaient encore très proches.

On pourrait l'appeler aussi: alimentation "naturelle", ce qui me paraît assez approprié, mais aujourd'hui, ce mot est devenu très vague. Par exemple, la cuisson des aliments est considérée comme naturelle, alors qu'elle est clairement un artifice.

C'est pour ça que j'essaierai de ne pas trop utiliser le terme "naturel".

Je peux aussi employer les termes:
- "ancestrale"
- "primitive"
- "crue instinctive"
- "instinctive"


Je crois que le terme "ancestrale" fut utilisé par Jean Seignalet. A confirmer.

Par contre je n'utiliserai pas le terme: "paléolithique". En effet, il semblerait qu'à cette époque certains aliments étaient déjà consommés cuits. Notamment la viande. Dans le doute, j'éviterai cette terminologie.

Je signale au passage que le site nethistoire donne des informations sur le paléolithique.
Il y ait indiqué notamment que "l'homme de la préhistoire semble en bonne santé, pour autant que les os parvenus jusqu’à nous puissent en témoigner : pas de caries, ni de signe de goutte, en dépit du régime très carné."

Et ce site précise aussi que les hommes préhistoriques ne consommaient pas de laitages.


Une dernière point: je parle souvent d'alimentation "crue" ou "crue instinctive".
Il s'agit pour moi de deux types d'alimentations distinctes.
Un crudivore consomme certes des aliments crus, mais en faisant des mélanges et en utilisant des assaisonnements.
Alors que celui qui veut pratiquer l'alimentation originelle instinctive mange comme le font les animaux dans la nature: chaque aliment l'un après l'autre et sans rien y ajouter ...

Néanmoins, ces deux façons de se nourrir ont beaucoup de points communs, et il m'arrivera sans doute d'être un peu flou et de ne pas préciser exactement de quelle pratique je parle, surtout lorsque le sujet abordé les concerne toutes deux !

J'imagine aussi que vous trouverez quelques ambiguïtés de vocabulaire dans mes billets, car je suis moi-même relativement ambigu vis à vis de la nourriture: j'aimerais pratiquer l'alimentation originelle mais, en réalité, n'y arrive pas: la plupart du temps je consomme les aliments que je désire, sans vérifier que mon odorat me donne le feu vert.
De plus, je régule très mal les volumes ingérés: par exemple, même si j'ai une sensation de poids sur l'estomac, je peux continuer à manger, étant avide de la moindre stimulation gustative.

Je n'écoute donc pas les signaux qui me permettraient de me réguler instinctivement, sauf lorsque ces signaux sont délivrés avec brutalité: attraction olfactive hyper puissante avec le durian, brûlures des muqueuses de la bouche par l'ananas ou la figue en cas de sur-consommation, sensation d'avaler du ciment avec la sapote yellow en cas d'abus, chair qui devient hyper collante avec le jackfruit, etc ...


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mardi 15 septembre 2009

6/ Hommo Culinarus

Une des grandes caractéristiques de l'alimentation cuite, est qu'elle conduit à déjouer notre instinct alimentaire.

La cuisson des aliments engendre l'apparition de molécules qui stimulent nos papilles sans corrélation avec le fonctionnement normal de l'instinct alimentaire.

La nature avait prévu très simplement que les aliments nous donnent du plaisir lorsqu'ils correspondent à un besoin du corps, et pas de plaisir dans le cas contraire.

Avec la cuisson, nous obtenons un plaisir gustatif et corporel qui n'est plus lié à la satisfaction d'un besoin vrai du corps.

Il peut être intéressant d'établir un parallèle entre notre modèle alimentaire actuel et la consommation de tabac.


FUMER est un plaisir, et aussi une addiction dangereuse pour notre organisme.

MANGER cuisiné, est aussi un plaisir, et une addiction dangereuse pour notre organisme.


FUMER

Une personne, lorsqu'elle fume une première cigarette, tousse, ressent une brûlure dans la gorge, et a un goût nauséabond dans la bouche.
Au fur et à mesure, dans les jours qui suivent, chaque cigarette fumée déclenchera de moins en moins de réactions du corps.

Un phénomène de TOLERANCE s'installe.
L'absorption des produits toxiques n'est alors plus ressenti comme une agression.

Il s'opère alors une inversion complète.

Chaque cigarette fumée donne du PLAISIR.

Tous les fumeurs le savent. C'est souvent un petit plaisir, mais un plaisir tout de même. On est alors dans une situation paradoxale, où il y a en même temps:
PLAISIR + INTOXICATION

Certaines molécules issues de la combustion du tabac encrassent les poumons, diminuant la capacité d'absorption de l'oxygène, d'autres encrassent le système nerveux ...

A ce stade, il y a DEPENDANCE.
L'absence de tabac est vécue comme désagréable.
En fait il est probable que lorsque le fumeur n'a plus sa "drogue", son corps commence le nettoyage des poisons accumulés dans son corps, et que ces nettoyages soient accompagnés de sensations corporelles, nerveuses, émotionnelles ... désagréables.
Le fumeur éprouve une sensation de MANQUE.



MANGER CUIT

Il n'y a malheureusement pas de "première fois".

En effet nos premières cellules qui commencent à se diviser dans l'utérus de notre mère sont déjà au contact de substances toxiques qui sont ingérées par la mère.

Mais lorsque l'on parcourt le chemin qui mène du "manger cuit" au "manger cru", on comprend alors qu'il y a de nombreux points communs entre la cigarette et l'aliment cuit.

Ce dernier donne du PLAISIR, mais INTOXIQUE le corps (acrylamides, A.G.E).

Sa consommation régulière induit un état de TOLERANCE: on ne peut pas s'apercevoir que l'on ingère des molécules toxiques, il n'y a aucun signal sensitif qui ne nous l'indique.
Mais dès qu'on l'on en est privé, ne serait-ce que quelques heures, on éprouve une sensation de MANQUE, qu'on appelle généralement LA FAIM.

Pour certaines personnes, cette sensation est suffisamment difficile à vivre pour qu'on puisse dire qu'il s'agit d'une DEPENDANCE.


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lundi 14 septembre 2009

5/ L'instinct et le plaisir, l'instinct EST le plaisir

Mais comment fonctionne donc l'instinct alimentaire ?

S'agit il d'une mystérieuse intuition qui permet aux animaux de s'orienter vers les aliments dont ils ont besoin ?

Comment le chat sait-il qu'il doit manger certaines herbes lorsqu'il a besoin de se purger ?

Des études scientifiques un peu pointues, montrent que l'odorat, ou du moins les informations qui circulent dans les nerfs olfactifs, font l'objet d'un traitement par certaines régions du cerveau, qui vont réprimer ces signaux, ou les accentuer.

Ainsi, selon les besoins du corps, les molécules odorantes s'échappant d'un aliment nous offriront une sensation olfactive puissante, ou bien une sensation olfactive légère, ou bien aucune sensation olfactive.

Les mêmes molécules odorantes seront perçues par une personne et pas du tout par une autre personne. Par exemple l'ananas pourra avoir une odeur très nette pour une personne, et pas du tout pour une autre.

Il existe le même genre de phénomène pour les goûts: le même aliment sera perçu comme extrêmement goûteux par une personne, et totalement fade par une autre.

Je ne rentrerai pas plus dans les détails, mais tout ceci n'a pas besoin de validation scientifique: une pratique suffisamment longue de l'alimentation crue vous apportera suffisamment de preuves qu'il existe une relation évidente entre:

- d'une part les odeurs et les goûts
- et d'autre part la satisfaction digestive, c'est à dire l'assimilation bienvenue des nutriments composant l'aliment ingéré, ou bien la non-satisfaction digestive, dans la cas où vous avez mangé un aliment sans plaisir !


Ainsi donc, l'instinct s'exprimait très simplement au travers de sensations communes, notamment:
- les sensations olfactives
- les sensations gustatives

Il n'y a donc pas besoin d'une sorte de mystérieuse intuition qui nous amènerait vers l'aliment dont nous avons besoin.

Vous pouvez donc par vous-même, en pratiquant le manger cru, vous réapproprier l'équation très simple qui réglait probablement le mode alimentaire lorsque nous vivions originellement dans la nature:

PLAISIR à manger un aliment => CET ALIMENT EST UTILE POUR VOTRE CORPS

Cette équation n'est plus valable dans notre monde moderne: le plaisir est devenu dangereux !

Désormais, l'homme vit dans un nouvel environnement, qu'il a lui-même créé, et qui est extrêmement trompeur: dominé par des artifices, il leurre ou rend impossible le fonctionnement de l'instinct alimentaire.


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