vendredi 2 octobre 2009

9/ Alimentation crue instinctive: échec et pâtes

G.C. Burger a lancé l'idée d'une alimentation crue et instinctive dès les années 60 et 70 en Suisse.

Il s'installa ensuite en France et l'instinctothérapie connut alors dans notre pays un certain engouement et atteignit une apogée en terme d'adeptes dans les années 80.

Force est de constater qu'aujourd'hui très peu de personnes ont continué ce type d'alimentation.

D'autant plus qu'en 1997 G.C.Burger est incarcéré pour agression sexuelle et viol sur mineurs de 15 ans. Pas vraiment une bonne pub pour l'instincto !

Les années 2000 sont des années vraiment creuses, l'expérience du crudivorisme instinctif est alors extrêmement marginale.

Comment expliquer cette défection massive ?

Le livre de G.C. Burger, "La guerre du cru", réédité par la suite sous un autre nom: "Manger vrai" présentait pourtant un tableau fort attractif de l'alimentation crue instinctive.

MANGER CRU: l'EDEN DES ORIGINES !

Disons pour résumé très succinctement que l'idée générale du livre "manger vrai" était que l'homme orignel était parfaitement adapté à des conditions de vie sauvage, se nourrissant d'aliments crus directement offert par la nature, et qu'il était alors en parfaite santé, ignorant la maladie, les caries dentaires, les maladies dégénératives, etc ... mais aussi qu'il vivait en paix, en harmonie avec les éléments et ses propres congénères, faisant l'amour et pas la guerre.

Bref, l'homme était dans un jardin d'Eden.

Puis vint la cuisson des aliments.

Et un cortège de nuisances, dont la maladie, la vieillesse et les conflits.

La théorie de Burger n'a rien de farfelue: on sait désormais que, effectivement, la cuisson provoque dans les aliments toutes sortes de réactions chimiques donnant naissance à des molécules nouvelles, dont certaines sont de dangereux poisons, comme les acrylamides qui sont des toxiques du système nerveux et des cancérigènes.

Burger appellent les molécules nouvelles apparaissant lors de la cuisson des MNO: Molécules Non Originelles.

Ces molécules ont divers degré de toxicité et porte atteinte à notre santé et aussi à notre système nerveux, induisant probablement de nouveaux fonctionnements psychiques.

Même si le feu fut découvert il y a plusieurs centaines de milliers d'année par l'homme (certains scientifiques pensent même que le feu a été maîtrisé il y a un million d'année), Burger évoque le chiffre de 10 000 ans pour situer le moment où l'humanité bascula totalement dans la cuisine.

Cela correspond en fait aux données historiques scientifiques qui situent le passage de l'humanité d'une vie de cueillette et de chasse, à une vie sédentaire basée principalement sur la culture des céréales, et accessoirement sur la domestication animale, donc sur la possibilité nouvelle de consommer des produits laitiers.

Avant cela, nous mangions tout cru, essentiellement des fruits, des légumes, des feuilles, des noix et probablement quelques produits animaux (au moins des crustacés).

10 000 ans, cela représente 500 générations d'homme environ.

Largement de quoi oublier comment était la vie primitive.

Aujourd'hui nous considérons comme "naturel": la maladie, les caries, la vieillesse dégénérative, le besoin de manger fréquemment, la faim, la guerre, les haines, la cupidité, la peur ...

Nous avons construit un modèle de représentation de la vie primitive qui légitime notre mode de vie actuelle: nous voyons nos ancêtres préhistoriques comme des brutes épaisses, vivant dans un milieu hostile, dans le froid, l'effroi, le manque, l'inconfort, la violence, la précarité ...

Il suffit pourtant de lire le livre de Jane Goodall "les chimpanzés et moi" ou bien "gorilles dans la brume" de Dian Fossey, pour comprendre que, probablement, tout cela est archi faux, du moins en ce qui concerne nos plus lointains ancêtres: ceux qui vivaient en Afrique.

En effet, si nous regardons l'exemple de nos cousins les chimpanzés, nous pouvons voir que:
- ils doivent certes être attentifs et protéger leurs enfants, mais eux-mêmes n'ont pas de prédateurs, ils ne sont pas en danger.
- ils n'ont pas froid, ils vivent dans des zones tropicales, et n'ont pas eu le mauvais goût de migrer dans des contrées froides et hostiles comme les nôtres (du moins en hiver)
- ils ne manquent jamais de nourriture: tout au long de l'année la forêt leur donne en abondance ce dont ils ont besoin.
- et enfin ils vivent en harmonie avec leurs semblables: certes il se déroule quelques combats qui servent à déterminer la position hiérarchique de chacun, mais ils sont sans danger pour eux: en général ils ne se blessent pas, et le plus souvent il n'y a même pas combat: ils se contentent de sortes de "parades", très impressionnantes, mais totalement inoffensives.

Enfin bref, les théories de Burger sur une vie primitive édénique sont tout à fait légitimes.

Mais alors pourquoi cet échec de l'alimentation instinctive ?

Pourquoi la majorité des adeptes enthousiastes des années 80 ont-ils ressorti leurs casseroles et sachets de pâtes des placards ?


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1 commentaire:

  1. Pour notre part nous n'avons pas sorti les casseroles ni les pâtes des placards depuis 1983 pour mon épouse et 1986 pour moi. Mon épouse et moi même totalisons 72 ans de cru intégral, 35 ans pour moi et 37 ans pour mon épouse avec de très rares exception cuites.

    Nous avons retentés les fromages crus non salés de brebis et chèvre, sans succès.

    Les réactions inflammatoires sont quasi immédiates.

    Avec les arachides nous faisons systématiquement le test de la germination et ne mangeons que les arachides qui ont germées.

    Nous trouvons des arachides très fraîches en coques également à la saison, c'est un régal.

    Nous ne faisons pas de concession à l'absence de fraîcheur.

    Pour ma part je ne ne prends plus de protéines animales.

    Mon épouse prend des oeufs de canes et d'oie assez régulièrement.

    En Auvergne, nous avons une agriculture assez traditionnelle et la réglementation est assez stricte concernant les pesticides (pollution des sources thermales oblige)

    Les terres agricoles sont en majorité dédiées à la pâture et l'élevage est presque correct mais pendant une courte période, la période de vache maigre, et en hiver pendant deux mois environ les vaches doivent se contenter de fourrage et parfois d'ensilage...

    Nous mangeons sobre environ, 1 Kg d'aliments crus par jour pour mon épouse et 1kg 5 pour moi.

    Nous ne prenons de fruit qu'un repas sur deux et pas exclusivement.

    Pour ma part, j'ai abandonné la mono diète instinctive car elle induit sur le long terme une sorte de boulimie peu satisfaisante.

    Nous ne prenons qu'un repas par jour, avec une période longue d'environ de 22 à 24 heures entre chaque repas.

    Entre les repas, il nous arrive de boire de l'eau à température ambiante en hiver mais rarement.

    Nous avons compris que la forme physique et l'absence de fatigue est un bon indicateur d'une bonne hygiène alimentaire dans le cru.

    Nous nous fions en priorité à notre instinct et à notre ressenti après chaque expérience, cela fonctionne.

    Nous privilégions toujours le qualitatif sur le quantitatif et la sobriété en toutes circonstance.

    Les faux besoins de nourriture se font de plus en plus rares et ne sommes plus accro..

    Nous varions énormément et changeons régulièrement de style sans nous laisser prendre par les habitudes.

    Même actuellement nous sommes toujours en recherche et sommes convaincu qu'il n'y a pas d'idéal cru.

    Chacun doit faire son expérience du moment en fonction de ce qu'il est et de ses besoins du moment.

    la liberté de choisir est à ce prix.

    Merci pour ce site dédié au cru, c'est un grand plaisir de partager. Bien à vous

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